Vous avez passé une entrevue qui s’est terminée sur une note positive. Le poste vous intéresse et l’employeur vous contacte pour vous faire une proposition d’emploi. Stop! Rien ne vous oblige à accepter la première offre de l’employeur. Au contraire, si le milieu de travail est ouvert et comprend une échelle salariale flexible, il pourrait s’agir d’un bon moment pour négocier votre salaire et vos conditions.
Nous savons bien que l’idée de négocier peut être intimidante. Pour réduire le stress créé, l’idéal est d’être bien préparé, de croire en vos possibilités, de connaître vos priorités et de savoir jusqu’où vous acceptez les compromis. Les deux parties ont un objectif commun, mais des intérêts différents : reste qu’il est tout aussi important pour vous que pour l’employeur d’en arriver à une entente satisfaisante.
Soyez stratégique dès l’entrevue
Pour négocier vos conditions et votre salaire stratégiquement, vous devez avoir un « plan de match » dès le départ. Pourquoi? Parce que les salaires sont de plus en plus affichés dans les offres d’emploi. Et même si ce n’est pas le cas, il se pourrait bien que l’employeur vous questionne à ce sujet en préentrevue téléphonique ou en entrevue.
Retenez que l’entrevue n’est pas le moment de négocier. Cependant, si l’employeur vous questionne sur le salaire que vous voulez, c’est qu’il s’attend à une réponse. Par expérience, on sait que les réponses vagues sont moins pertinentes, car les recruteurs insistent souvent pour avoir un chiffre. D’où l’importance d’en avoir un en tête, mais évitez de donner un chiffre trop bas et que vous regretterez plus tard.
Voici donc comment répondre à l’épineuse question du salaire en entrevue :
Votre réponse devra tenir compte de vos compétences, de vos années d’expérience en lien avec le poste et de l’entreprise où vous postulez.
Commencez par consulter des ressources en ligne (Talent, Glassdoor, IMT, Institut de la statistique, guide salarial de Randstad), vos contacts personnels et professionnels et des offres d’emploi similaires pour avoir une idée des échelles salariales du poste qui vous intéresse.
Dans tous les cas, demandez un montant spécifique. En fonction de vos recherches, de votre expérience et de vos besoins, pensez à un montant minimal et au montant réaliste le plus élevé que vous pouvez demander. Quand le recruteur vous pose la question du salaire, demandez tout de suite le montant le plus élevé de votre échelle.
Par exemple, si votre bagage professionnel vous permet de demander un salaire entre 50 000 $ et 65 000 $, commencez par demander 65 000 $ ou même 67 000 $. Si l’employeur vous fait une proposition d’emploi, il pourrait vous faire une offre salariale plus basse et c’est là que les négociations débuteront. Vous aurez cependant déjà mis la table stratégiquement et à votre avantage.
Les vraies négociations commencent à la proposition d’emploi
Une fois que vous recevez la proposition du recruteur, commencez par bien y répondre. Soyez enthousiaste et démontrez de l’intérêt.
Si vous n’êtes pas certain de la décision à prendre, vous pouvez demander un temps de réflexion pour évaluer l’offre (une heure ce n’est pas assez et 3 jours c’est trop). Cependant, faites cette demande avec tact et diplomatie; il existe toujours un risque de se faire dire que « c’est à prendre ou à laisser ».
Par la suite, évaluez la proposition :
- Identifiez ce qui est négociable et non négociable (en lien avec vos priorités, vos valeurs, etc.).
- Identifiez vos exigences et comparez-les avec les propositions reçues.
- Si vous avez reçu plusieurs offres, tenez compte des éléments non négociables que vous avez identifiés et comparez-les avec les offres. Si les propositions sont très similaires, utilisez les critères négociables pour voir celle qui en comble le plus.
Comment négocier?
Préparez vos arguments
- Mettez en lumière les avantages que vous représentez pour l’employeur
- Parlez des exigences du poste et de la façon dont vous y répondez avec vos valeurs, vos aptitudes, vos compétences, votre formation et vos qualités.
- Faites ressortir des éléments clés sur lesquels l’employeur a insisté durant l’entrevue.
Pensez aux autres avantages sociaux que vous pouvez négocier
Certains avantages sociaux peuvent être aussi alléchants sinon plus qu’une hausse de salaire. Pensez à ce que l’entreprise offre à ses employés et à vos besoins et identifiez les avantages qui pourraient être négociés.
Quels autres éléments pouvez-vous négocier?
- Revenu
- Salaire de base
- Commissions sur les ventes
- Primes (d’embauche, de rendement, d’encouragement)
- Régime de participation aux bénéfices
- Avantages
- Jours de congé (banque personnelle)
- Vacances
- Régimes d’assurance (ex. : médical, dentaire, lunettes, vie, invalidité)
- Programme financier
- Avantages accessoires (ex. : allocation de dépenses, automobile fournie par l’entreprise, frais de représentation)
- Arrangement concernant les indemnités de départ
- Frais de déménagement
- Services de réaffectation pour le conjoint
- Autres (ex. : adhésion au gym, billets de saison de l’entreprise (événements culturels et sportifs), congés sabbatiques payés, utilisation d’un bureau fermé, stationnement réservé et payé, etc.)
Sachez quand arrêter
Quand on négocie, ce n’est pas toujours évident de savoir quand s’arrêter. D’où l’importance d’avoir une bonne idée de ce qui est non négociable pour nous. Il peut être intéressant de dresser une liste des « absolument – important – agréable – pas nécessaire ». Les points « agréable et pas nécessaire » sont ceux sur lesquels vous pouvez lâcher du lest en premier!
C’est bien de négocier, mais si vous arrivez à une impasse, soyez prêt à dire non et à refuser la proposition.
Envie de conseils sur mesure pour préparer une entrevue ou une négociation avec un futur employeur? Nos conseillers en emploi sont là pour propulser votre préparation, contactez-nous!
Vanessa Breton-Beaulieu
Conseillère en communication